J'ai perdu la tête !

Pardon, j'ai pris un peu de retard cette semaine, et la parution du samedi arrive... aujourd'hui dimanche ! Bonne lecture !

Au Salon de Soulz, au printemps dernier, j'ai été attirée par trois beaux petits corps articulés à l'ancienne, tout neufs : deux petits d'une vingtaine de centimètres, et un plus grand, d'une trentaine de centimètres. La vendeuse me dit qu'elle avait fermé son magasin de fournitures pour travaux créatifs et qu'elle vendait là les restes de son stock. Ces petits corps, m'expliqua-t-elle, sont de la marque "Seeley", très connue, parait-il, par les collectionneurs pour la qualité de ses fabrications : moi, en tous cas, sans du tout m'y connaître en poupées de porcelaine, je les trouvais parfaits.

Justement, j'avais chez moi une petite tête, reproduction Heubach, achetée sur un coup de coeur, mais pour laquelle je n'avais jamais trouvé de corps à la bonne taille... Il m'a semblé, en voyant les petits corps, qu'ils pourraient convenir.

Mais celui qui me plaisait le plus, de proportions parfaites, c'était le plus grand corps. Il portait des petites chaussettes crochetées et des chaussures rouges, ce qui le rendait émouvant à mes yeux, sans que je sache bien pourquoi. Bien sûr, je n'avais pas de tête à monter dessus... Mais tant pis, n'écoutant que mon envie, hop, j'achète un des petits corps, et aussi le plus grand ! Le prix est raisonnable, la vendeuse me fait même un petit rabais, je repars toute contente avec les deux morceaux de poupée dans mon panier...

Arrivée à la maison, je cours chercher la petite tête Heubach : et oui, elle va parfaitement sur le corps, j'avais vu juste ! Il ne restera plus qu'à habiller le petit garçon !

Et le plus grand corps, alors, me direz-vous ? C'est là la partie la plus intéressante de l'aventure que je partage avec vous aujourd'hui !

Une tête, une tête... Où trouver la tête parfaite, de belle allure, de bonne taille, qui pourrait complèter ce joli corps ? Je n'en avais pas la moindre idée ! Je place donc le corps sans tête à côté des poupées de ma collection de même taille et je mesure la hauteur de leur tête. Ensuite, je file allumer mon ordinateur et je me plonge dans les recherches sur Ebay : figurez-vous que je trouve rapidement un certain nombre de petites têtes anciennes, vendues seules, et qui pourraient convenir. Je choisis celle qui me plait le plus, signée "Jules Verlingue" (c'est un maître faïencier breton du début du XXème siècle)...

 J'achète la tête en question, marquée sur la nuque d'une encre entourée des initiales J et V.

Je l'attends avec angoisse : conviendra-telle au niveau du cou ? Sera-t-elle aussi émouvante que sur la photo ?

Eh bien, mes amies, la chance m'accompagnait depuis le début : non seulement la tête est encore plus belle en réalité qu'en photo, mais elle va parfaitement. J'ai pu la remonter sur le corps sans difficultés, si ce n'est que les élastiques sont très tendus et qu'il faut une certaine force et dextérité pour que l'ensemble s'emboite sans perdre un morceau de jambe ou de bras !  Pour finir, dans mes réserves, je trouve  une petite perruque tout-à-fait adaptée ! Oh, comme elle me plait, avec son petit air songeur et son doux sourire timide !

Un petit tour dans le vestiaire de ses soeurs pour l'habiller en attendant que je lui couse une tenue particulière... et voilà la jolie écervelée qui a retrouvé la raison !

Bienvenue dans ma collection, charmante Julie !

Ma petite Bleuette arrive aussitôt pour poser avec elle... Ne sont-elles pas jolies toutes les deux, ces poupées d'un autre siècle ? Ne dirait-on pas qu'elles vont nous parler, nous raconter leurs souvenirs ?

Vous remarquez en arrière-plan la petite armoire en bambou ? Elle aussi vient de Soultz !
Pardon ?  Vous en voyez une deuxième plus petite ? C'est vrai, j'ai acheté la maman-armoire et ensuite le bébé-armoire... Il ne manque plus que le papa, mais je le trouverai sûrement à l'occasion!

Et si vous pensez que c'est de la folie, cette histoire de la famille-armoires, je suis d'accord avec vous... Mais il faut bien un brin de fantaisie pour que notre existence pétille, non ?

Merci pour votre visite et à bientôt, chères amies des poupées ! Je fais une petite pause pour cause de vacances scolaires, eh eh eh, et gare à celle qui ose me dire que je ne vais plus à l'école ! Nous nous retrouverons donc le dernier samedi de février pour parler... poupées, encore, avec couture et tricot pour faire plaisir aux  tisseuses de rêves qui ont des fourmillements dans les doigts ! Soyez prêtes !

Amitiés,